Étienne et Pierre étaient potes, très potes.

« Les inséparables »… on les appelait ainsi, et s’il est vrai que ça n’était pas bien méchant, ce surnom montrait bien le mépris amusé dans lequel les gens du milieu dont ils essayaient de se faire adopter les tenaient. Ce sobriquet n’était d’ailleurs pas le seul dont on les affublait.

Étienne, qui se faisait appeler « Le Nantais », était photographe et exploitait un petit studio à Belleville qui arrivait à le faire vivoter: les cérémonies, mariages, communions et baptêmes faisaient partie de son fonds de commerce, mais ce qui lui permettait surtout de s’en sortir c’étaient les « combines » qu’il s’ingéniait à trouver: les « photos  d’Art » qu’il réalisait avec de jeunes femmes plutôt déshabillées que lui amenait la plupart du temps son pote Pierre dit « Limousin » garagiste, spécialisé dans la « voiture d’occasion ».

Limousin sous la couverture d’un garage à la façade apparemment respectable trafiquait avec bon nombre de ses connaissances, peu regardantes sur la légalité, dont un certain « Monsieur Jo » truand notoire pour lequel Le Nantais et lui-même avaient le plus grand respect.

Les deux copains se prenaient pour des durs et essayaient d’en prendre les airs devant Monsieur Jo qui tenait dans le plus grand mépris ces deux « demi-sel » qu’il appelait invariablement les « deux caves » ou les « deux cons ».

C’était un samedi de juin, en début d’après-midi, à l’époque où le « week-end » commençait à s’inventer et les deux copains se retrouvaient semaine terminée avec, devant eux, une éclaircie qui leur permettrait de se livrer pendant toute une soirée et peut-être davantage à leur sport favori:« La chasse à la caille ».

Attablés à une petite table ronde d’alu et de formica dans le brouhaha enfumé du bistro de leur pote Georges «  Le Tanger », ils discutaient devant un Pernod de la suite que pourrait prendre la journée en attendant Marthe, leur égérie, conseillère, directrice de conscience, et accessoirement maîtresse.

Lorsqu’elle fit son entrée dans le rade bondé, le bruit des conversations baissa d’un ton, elle se dirigea impavide vers la table de ses comparses, jouissant du délicieux frisson de sentir sur elle tous ces regards de mâles dont elle excitait le désir. Marthe était une très belle femme et elle le savait.

Épouse d’un industriel fortuné plus âgé qu’elle, celui-ci lui laissait mener l’existence oisive et dorée des femmes de la haute bourgeoisie, elle avait ainsi tout loisir de se consacrer à ses deux passions: les jolies femmes et les gros chiens. Penchants qui pouvaient en partie expliquer le mariage de la carpe et du lapin que représentait sa relation avec les deux hommes: leurs activités souterraines permettaient à la belle bourgeoise d’assouvir ses désirs hors normes. Épanouissement que lui interdisait son milieu.

Elle les avait rencontrés au cours d’une soirée fine qu’organisait une de ses amies et les avait revus d’abord de en loin en loin puis plus régulièrement quand elle s’aperçut que leur fréquentation lui procurait de fréquentes opportunités lui permettant de s’adonner à ses penchants particuliers et de multiplier les occasions de s’encanailler.

Ils formaient maintenant un trio parfaitement soudé dans leur constante recherche de plaisirs toujours plus excitants et insolites et il était rare que l’après-midi du samedi ne les réunisse pas pour la préparation d’une partie de « chasse à la caille ».

A son arrivée, les deux hommes se levèrent. Avec ostentation elle leur tendit la main pour le baise-main qu’elle exigeait d’eux quand ils l’accueillaient… elle adorait se donner en spectacle. Ils s’exécutèrent.

Sous les regards, elle attendit que Pierrot tire sa chaise pour lui permettre de s’asseoir et prit place à la table.

— Salut…les mecs!

Elle eut un sourire, les regardant ironiquement. Singer les codes du milieu dans lequel elle plongeait l’amusait.

Ils discutèrent brièvement de choses et d’autres, puis Marthe annonça:

Maintenant les marles, écoutez-moi bien: inutile de vous mettre en peine pour la « chasse » de ce soir, la caille, je l’ai. Et une caille… je ne vous dis que ça!

Elle marqua une pause.

— Mais c’est bath, ça! Allez! Mets nous au jus!

— Mollo Étienne, j’y viens.figurez- vous que j’ai déniché l’oiseau rare: Une caille qui aurait tout d’une oie blanche… enfin gris clair, très clair… — Elle eut un rire léger — qui serait prête… tenez-vous bien — Elle laissa un long silence les fixant tour à tour et détachant bien ses mots — qui serait prête à tourner dans votre petit film!

Alors…? Ça vous coupe la chique, comme vous dites si bien!

— Oh! Tu chères, frangine!

— Véridique!

— Alors là, c’est bath! T’es une championne, mignonne!

— Ah, ouais… Chapeau, môme!

Les deux lascars étaient ravis.

La commande pour laquelle ils s’étaient engagés leur posait de telles difficultés qu’ils craignaient de ne pas arriver à la satisfaire. Ç’ aurait été pour eux une véritable catastrophe.

Monsieur Jo avait demandé à Limousin de contacter Étienne pour un boulot spécial: il lui fallait un film très particulier mettant en scène une femme de préférence jolie dans une situation bien particulière. Ce film lui avait été commandé par des clients étrangers très fortunés et influents et il s’était engagé à le leur fournir.

Étienne avait accepté: ça tombait bien, il venait de s’acheter le dernier cri de la technique pour filmer les cérémonies: le Portapack DV 2400, caméscope analogique qui permettait la prise d’images et de son synchronisée. Limousin, « Monsieur baratin », devait se charger, lui de trouver la fille.

Depuis trois semaines leur affaire était au point mort. Limousin était bien arrivé à approcher quelques candidates potentielles, dont certaines parmi les professionnelles mais malgré son bagout et sa faconde il s’était fait jeter comme un malpropre dès qu’il leur avait dit en quoi consisterait leur rôle!

Monsieur Jo avait déjà appelé Pierre à trois reprises et la dernière fois, il s’était pris une belle engueulade.

Sauvés! Et c’était Marthe qui les tirait d’affaire.

— Allez, chérie, te fais pas prier, affranchis-nous pour ta gisquette.

— Vous en savez déjà suffisamment… Peut-être un détail qui vous intéressera: elle est jolie. Nous avons rendez-vous au « Boléro » dans — Elle consulta sa montre — un peu plus d’une heure, c’est dans le vingtième… On n’est pas loin.

Elle les regarda tour à tour, inclinant la tête de côté, son ironique sourire aux lèvres.

— Alors, les caïds, qu’est ce qu’on m’offre pour fêter ça?

Une heure plus tard les trois comparses poussaient la porte du « Boléro ». Limousin paya les entrées, Marthe laissa son renard au vestiaire, après quoi, ils entrèrent dans la salle de bal qui baignait dans une pénombre où virevoltaient les éclats de lumière que projetait la boule-miroir tournant au plafond. Sur l’estrade entouré d’une petite formation, l’accordéoniste balançait les trilles de « Poupée d’Alsace » sur lesquels valsaient des dizaines de couples endimanchés.

La vaste piste était bordée sur deux cotés par des rangées de tables aux nappes blanches, quelques couples s’y tenaient flirtant, conversant, le verre à la main, au fond se trouvait la sempiternelle rangée de chaises et sur le côté droit s’ouvrait le bar brillant de tous ses chromes. Marthe s’y dirigea escortée de ses deux sigisbées.

Avisant le barman dans son impeccable tenue blanche:

— Bonjour mon ami, dîtes-moi… je cherche une certaine Marie-Sol. Sauriez-vous où je peux la trouver?

— Bonjour Madame. Marie-Sol (il hocha la tête avec un fin sourire)mais, très certainement… Sa table est dans le coin, là-bas derrière le pilier ( il le désigna d’un coup de menton) vous voyez?

— Très bien. Merci, mon brave.

Ils se dirigeaient vers l’endroit désigné quand Marthe les arrêta:

— Regardez, c’est elle! La fille, là-bas, près du pilier avec les trois types.

Les mains dans le dos, adossée au pilier se tenait une très jolie jeune femme souriant à trois hommes qui semblaient lui faire une cour effrénée. De taille moyenne elle possédait la beauté épanouie qu’exigeaient les canons de l’époque et il émanait de toute sa personne une sensualité innocente et naturelle. Chaussée d’escarpins bancs qui donnaient à son mollet un galbe nerveux et sensuel elle portait une sage jupe blanche aux larges plis imprimée bleu marine qui s’arrêtait sous le genou comme le voulait la mode et révélait une chute de reins somptueuse. Sous le maillot en fil d’Écosse bleu marine que couvrait un gilet de laine blanche se dressait l’arrogance d’une poitrine magnifique. Ses cheveux auburn coiffés dans une mise plis impeccable encadraient de leurs boucles un beau visage aux traits fins sobrement maquillés, les beaux yeux noisette ne portaient que du mascara. A son cou, un curieux collier aux lourds anneaux de bronze, deux boucles de même facture ornaient les lobes des mignonnes oreilles.

— Gironde, la gerce! S’exclama Étienne. Et tu es sûre que…

Elle me l’a dit.

Coupa Marthe

Maintenant, elle a le droit de changer d’avis.

C’était pour elle un plaisir que de semer le doute chez les deux compères.

Limousin posa sa main sur le bras de Marthe:

— Attendez moi là, les poteaux, et visez un peu le virtuose!

Il se dirigea vers le groupe que formaient les trois gars et Marie-Sol.On le vit s’adresser au trois types puis s’incliner cérémonieusement en disant quelque chose et Marie-Sol éclata de rire, elle acquiesça et lui tendant la main il emmena la jolie fille sur la piste. L’orchestre avait attaqué un passo doble et Limousin qui était un excellent danseur faisait virevolter dans ses bras sa partenaire ravie.

Étienne regarda Marthe en souriant:

— Tu parles d’un baratin celui-là! Il serait foutu de vendre sa daronne à son dabe.

La danse terminée, ils se retrouvèrent tous au bar. Marthe accueillit la belle avec force embrassades et caresses montrant avec ostentation que celle-ci était sa protégée.

Limousin jouant les grands seigneurs fit ouvrir une bouteille de champagne, ce qui impressionna fort la jolie Marie-Sol qui fit rapidement la conquête des deux hommes séduits par son charme et son naturel.

Ils discutèrent un moment la faisant beaucoup parler, et apprirent ainsi qu’elle était coiffeuse à domicile et que c’était par l’entremise d’une de ses clientes qu’elle et Marthe s’étaient connues.

— Eh, ben! Elle a eu une riche idée ta cliente, ma caille !

— Pourquoi?

— C’est grâce à elle qu’on te connaît! Une vraie chance!

— Oui! C’est vrai, tiens!

— C’est vrai que tu acceptes de…

— Aah! Mais il arrête un peu, oui? Mais quel connard celui-là! — explosa Marthe dans une de ses colères soudaines — Qu’est ce que tu veux, hein? Qu’elle te signe un papier devant huissier? Je te l’ai déjà dit! Oui, elle veut… Là, t’es content? Fous lui donc la paix à la momiche.

Limousin éclata de rire, quand Marthe se lâchait elle n’était pas longue à retrouver ses accents faubouriens! Étienne, lui, tirait la gueule de s’être fait aussi vertement rembarrer devant la jolie môme qui commençait à être gênée par l’ambiance qui s ‘installait.

— Dites moi plutôt où nous allons M’sieur Étienne.

Lança t-elle avec un sourire en lui touchant la main.

—On va à Nogent, ma caille. Tu connais? On n’a rencard qu’à huit plombes mais d ‘ici là, on va te faire visiter des chouettes coinceteaux et on va bien s’occuper de toi… Pas vrai Pierrot?

— Pour sûr, Arthur! C’est pas l’envie qui m’en manque! Une autre boutanche ou on y go?

— On y va , Gary…On va y aller pépère, hein ma caille, qu’est-ce que t’en dis?

— Oh! Moi, vous savez, M’sieur Étienne… C’est comme vous voulez!

— T’es une bonne petite, ma caille.

Marthe eut un regard entendu vers les deux hommes, s’étira et dans un sourire:

— Bon, alors on y va?

Limousin régla, ils se levèrent et sortirent. Dans la rue ils durent un moment plisser les paupières de trop de soleil après la pénombre de la salle de bal.

Marthe et Marie-Sol se chuchotaient des mots qui les faisaient glousser, ce qui fit penser à Limousin que « les gonzesses ça tenait pas le raide ».

La 4 CV Renault verte de Pierrot, dont il n’était pas peu fier, était garée le long du trottoir, il l’ouvrit et installa ses passagers, les deux femmes prenant place à l’arrière.

Contact. Ils démarrèrent.

Il fallait d’abord aller à Belleville au studio où Étienne devait passer prendre son matériel. C’était proche du « Boléro » et ils eurent tôt fait de mener leur affaire. Puis, direction: les bords de Marne, et ses « chouettes coinceteaux ».

Marthe avait passé son bras autour des épaules de sa lorette et lui murmurait des douceurs auxquelles celle-ci semblait sensible en témoignaient ses soupirs. La tête appuyée au dossier du siège elle se laissait aller, les yeux fermés, lèvres entrouvertes contre sa maîtresse à laquelle elle s’offrait dans un abandon total.

« Le Nantais » bandait de plomb et retourné sur son fauteuil la regardait fasciné. Cette fille avait quelque chose qu’il ne parvenait pas à s’expliquer.

Marthe embrassait à petits baisers tendres, les tempes, les joues, les yeux de sa belle, différant son désir, caressant ses cuisses à travers l’étoffe de sa jupe légère.

Lorsqu’elle prit sa bouche, Marie-Sol s’abandonna dans un soupir et étreignant la main qui la caressait l’invita au creux de ses cuisses qu’elle lui ouvrait.

Étienne, le souffle court bandait à en avoir mal et sans s’en rendre compte se caressait, ce dont Limousin s’aperçut.

— Eh ben, Gary… On se lâche?

Cueilli à froid, celui-ci, mal à l’aise ne put que bredouiller à voix basse:

— Elle me fait un effet, c’te gerce!

— Non? Sans blague?

Marthe avait passé sa main sous la jupe et caressait maintenant le ventre et les cuisses de sa chérie tout en l’embrassant, celle-ci se lovait à gestes amoureux contre sa maîtresse et avec de longs soupirs caressait son visage.

La belle femme regarda Étienne avec un sourire et plissant les yeux, hocha la tête puis doucement releva les plis amples de la jupe, et se saisissant de la petite culotte à la taille commença à la baisser. Marie-Sol se souleva légèrement pour l’aider et fit glisser sous elle la petite pièce de lingerie que Marthe abaissa d’un geste lent aux chevilles permettant ainsi à sa belle proie d’ouvrir largement le compas de ses jolies jambes dévoilant son mignon petit con qu’ombrait un léger duvet brun au regard avide du Nantais. Les pétales de nacre rose de son sexe trempés de cyprine s’offraient aux doigts inquisiteurs de son impérieuse maîtresse, celle-ci lentement enfonça son médius et son annulaire réunis dans la petite chatte, faisant gémir la chérie qui dans un râle s’ouvrit encore à l’intrusion désirée. Marie-Sol avec des roucoulements de plaisir se laissait embrasser abandonnée lascivement aux bras de sa maîtresse s’offrant aux doigts qui fouaillaient son petit con à bruits mouillés. Le Nantais était subjugué par la scène et Limousin émoustillé par les bruits suggestifs qui lui parvenaient changea l’orientation de son rétroviseur qu’il régla, gardant un œil sur sa conduite, de manière à pouvoir lui aussi « se payer un jeton » de temps à autre.

Étreints par l’ambiance de luxure et de débauche qui régnait dans l’habitacle de la petite voiture, les deux hommes échangèrent un sourire égrillard, et Pierrot murmura à son comparse:

— La salope! Elle, c’est une chaude, hein!

Après qu’elle eut fait jouir Marie plusieurs fois, Marthe se redressa et abandonnant la petite chatte ruisselante, amena ses doigts trempés aux lèvres de sa chérie et jetant alors un regard à Étienne, lentement avec un sourire vicieux les enfonça dans la belle bouche gémissante de volupté.

Puis, Marthe embrassa son amante lui murmurant des mots tendres auxquels se mêlaient d’autres plus crus que celle-ci accueillait soupirant de bonheur.

Après un moment, les deux femmes s’ébrouèrent, l’une arrangeant les mèches de sa coiffure, l’autre lissant les plis de sa jupe, souriantes et se réinstallèrent confortablement sur leur siège, Marie-Sol gardait la main de Marthe dans la sienne.

Étienne buvait des yeux cette adorable petite salope.

— Ça fait du bien, hein ma caille?

Tournant un regard adorateur vers sa belle maîtresse:

— Oh, oui ! C’est bon…! Mais pourquoi vous m’appelez toujours « ma caille », M’sieur Étienne?

— Mais, parce que t’es une petite caille, chérie ! Une jolie petite caille courcaillante ! Tu savais que ça courcaillait une caille, Marie? Et ben, oui, sans le savoir, tu courcailles !

T’es une jolie petite caille, toute dodue, ma caille, toute chaude dans ses jolies plumes et on va la plumer la petite caille et elle va passer à la casserole, la jolie caille…

— Oh! Vous alors, M’sieur Étienne…!

Celui-ci échangea un regard avec Limousin et lui glissa:

— Celle là, c’est un cadeau du ciel!

Puis:

— On va à Bry, d’ac ? T’ sais le petit coin sur le quai de Champagne où on a calcé l’autre, là…

— Gi! Et je vais te dire: j’ai hâte d’y arriver! — et, regardant Marie-Sol en riant dans le rétroviseur — Tu m’as filé une gaule, ma caille…!

— Oh! M’sieur Pierre…!

Ce n’était pas une comédie de mijaurée: même si Limousin ne l’avait pas plus choquée que cela, et qu’elle savait comment Étienne et lui la considéraient, Marie-Sol se conformait, avec innocence, à l’image qu’elle pensait que toute fille devait voir d’elle dans le regard d’un homme: révérencieuse, humble et soumise.

Elle était aussi prisonnière de ce désir qui l’enivrait au point de lui faire perdre pied et accepter de se soumettre à tous les caprices et attentes de son impérieuse maîtresse et de ses acolytes dans un vertige d’excitation et d’impatience tel qu’elle n’en avait jamais ressenti: tant d’expériences inconnues l’attendaient.

Le cœur battant, elle se laissait aller, langoureusement blottie contre sa belle maîtresse qui l’embrassait alors que d’une main passée sous les plis de sa jupe elle se caressait, sentant sous ses doigts étonnés son petit con tellement enflé de désir.

Jamais elle n’avait connu cela.

Depuis plusieurs jours, que Marthe avait insinué en elle le poison de cette folle tentation, la mettant en feu, lui contant avec force détails les voluptés que l’on pouvait en éprouver, la délicieuse petite salope torturée par ce torve désir, obsédée par ses pensées scabreuses était tendue de toutes les fibres de son corps et de son âme, vers l’assouvissement du vénéneux désir.

Ils entrèrent dans Bry-sur-Marne et longèrent la rivière par le Quai de Champagne.

Aujourd’hui banlieue urbaine, Bry était à l’époque un riant petit village aux allures bucoliques où fleurissaient guinguettes, bals et autres lieux de plaisir. Le long des berges de la rivière, sur de vertes pelouses d’une herbe toute neuve croissaient buissons et bosquets, et en ce samedi ensoleillé, quelques promeneurs flânaient sur le chemin de halage, alors que des pêcheurs au coup installés sur leur pliant trempaient leur ligne dans le courant.

Limousin savait où il allait: il se souvenait parfaitement du coin où Étienne et lui avaient sauté cette autre petite caille prise à leurs filets quinze jours auparavant. Il mit le clignotant à droite et s’engagea dans un petit chemin herbeux qui menait à un petit bois bordant la Marne. C’était là.

Il arrêta sa voiture à la lisière du petit bois et Étienne en descendit prestement pour ouvrir la portière arrière avec une galanterie circonstanciée à Marie-Sol.

A peine eut-elle posé le pied dans l’herbe du chemin que le galant l’attira à lui et la serrant dans ses bras l’embrassa passionnément.

Instantanément, la coquine répondit à son baiser impatient lui offrant sa bouche qu’il fouailla longuement d’une langue vorace grognonnant de satisfaction.

Sentant qu’on tapotait son épaule il se retournant et vit Marthe, les yeux mi-clos, un sourire vicieux sur les lèvres:

— A moi!

Avec un sourire salace, il hocha la tête, s’écarta et regarda intensément la belle femme enlacer sa douce victime et s’emparer de la bouche tendre encore humide de son baiser. Rien ne l’excitait tant que de voir deux femmes s’adonner à leur plaisir et il se faisait une joie d’assister aux ébats plus luxurieux auxquels les deux beautés ne manqueraient pas de se livrer.

Limousin, le plaid qu’il venait de prendre dans le coffre jeté sur son épaule, vint prendre ce qui lui revenait quand Marthe en eut fini, et échangeant avec elle un regard complice se jeta sur la bouche implorante de leur belle proie.

Marie-Sol acceptant de se laisser embrasser ainsi, implicitement se soumettait au rituel de luxure et de vice que lui imposaient les trois compères et reconnaissant la place qu’ils lui assignaient s’offrait à eux en victime sacrificielle, dans un renoncement à tout ce qui n’était pas l’assouvissement de son obscur désir.

Marthe prit Marie-Sol à la taille et la serrant contre elle, l’entraîna à la suite des deux hommes, lui chuchotant des mignardises à l’oreille.

Il se passa alors un fait qui alerta la belle perverse.

Marie-Sol, eut un soupir, une sorte de sanglot et se penchant sur sa maîtresse, comme si elle prenait brusquement conscience de ce qui l’attendait, la voix tremblante:

— Oh! chérie… ça me fait peur, tu sais…je… Mais…Oh! Je suis tellement excitée !

— Ma belle chérie! Je suis là… Tu as confiance en moi, mon amour, n’est ce pas? Crois moi: tu vas jouir comme jamais, tu verras!

Marthe se rendait compte que sous la tension émotionnelle qui la submergeait sa jolie protégée perdait pied…

C’était à elle de jouer: elle devait absolument la rassurer.

Les deux hommes contournèrent un buisson derrière lequel Pierre étala la couverture, Marthe prit le visage de sa chérie et le caressant avec la plus grande douceur embrassa avec une tendresse amoureuse la bouche de sa belle.

Alors que Pierre s’approchait, elle lui fit un signe de dénégation et regardant intensément les deux hommes, elle se mit à parler à voix haute à Marie-Sol.

— Mon amour, ma belle chérie… Laisse moi m’occuper de toi… Oh que tu es belle! Oui, je t’aime! Rien que toi et moi mon amour…Embrasse moi, chérie! Oh, mon amour! Je t’aime… Je t’aime…!

Elle tenait la jolie môme dolente dans ses bras, l’embrassant, de dos aux deux hommes à qui elle adressait des mimiques, essayant de leur faire comprendre que ses paroles s ‘adressaient moins à Marie-Sol qu’à eux-mêmes. Étienne comprit et posant la main sur le bras de Limousin, du geste lui fit comprendre d’attendre.

Marthe leva les yeux au ciel — Enfin…! — et se remit à embrasser sa chérie.

Passant les mains sous le léger maillot elle caressa les beaux seins gonflés de désir de son amante et lui faisant lever les bras ôta le léger vêtement découvrant sa magnifique poitrine puis elle la fit s’agenouiller sur la couverture sans cesser de l’ embrasser et de la caresser. Marie-Sol le cœur battant, le souffle court qui se laissait faire, docile, leva les yeux vers les deux hommes qui debout la dévoraient des yeux.

C’étaient eux qui allaient la baiser.

Marthe passant sa main sous la jupe de son amante se rendit compte que celle-ci était dans un tel état d’excitation que tout le haut de ses cuisses en était trempé de cyprine.

— Ma petite chérie, mon amour…mais tu mouilles comme une salope! Allonge toi ma chérie… Oui mon amour, c’est ça! Écarte tes jambes, trésor! Encore! Oui! C’est ça! Montre leur comment tu mouilles, petite pute!

Relevant l’ample jupe de la belle môme elle découvrit la petit culotte de satin et de dentelle rose qu’elle baissa aux chevilles et écarta des deux mains sur ses genoux les cuisses de la belle dévoilant le joli petit con luisant de mouille

— Écarte! Mieux que ça, traînée…! Fais voir ta chatte!

Marie-Sol, la tête rejetée en arrière crispée par une excitation qui la faisait gémir les yeux fermés, soumise, écarta encore ses jambes ouvrant les lèvres de son petit con.

Marthe maintenant les jambes de sa chérie largement ouvertes, avec un sourire vicieux à l’adresse des deux hommes hocha la tête. Elle était à eux.

Immédiatement ils furent sur leur proie.

Étienne n’en pouvait plus et se jeta sur la tendre bouche dont il rêvait depuis qu’il avait rencontré la belle Marie-Sol et dont il n’avait eu que trop peu. Au premier baiser, succéda un autre, ce fut Marthe qui l’embrassa cette fois, avec la plus grande violence, lui arrachant une plainte, puis un autre à nouveau d’Étienne, tendre , et un autre encore…Monsieur Pierre… sous l’assaut de ces bouches, de ces mains caressant ses seins, son ventre, ses bras, elle se prit à gémir, sentant déjà un orgasme monter.

Elle replia encore ses jambes, et les écartant souleva ses reins dans un geste d’invite. Le simple effleurement de doigts sur son sexe la fit se tordre dans un mouvement d’attente lascive, quasi intolérable. Deux doigts, impatients, écartèrent ses nymphes trempées de mouille, et plongèrent, brutaux, dans son sanctuaire incandescent la faisant râler de plaisir.

Puis ce fut une bouche qui l’effleura…

— Oh! Marthe chérie… Oh! Oui! Prends moi, mon amour!

Elle se tendit, appelant l’impudique baiser, dans un gémissement de désir, balbutiant une invite obscène… De ses lèvres de sa langue impatiente Marthe se mit alors à fouailler son petit con noyé de cyprine au plus profond. Le lubrique baiser de sa chérie la plongea dans un premier orgasme, elle tourna la tête, râlant sa jouissance et engloutit le sexe de Limousin qu’elle caressait, décuplant sa volupté.

Leurs injonctions obscènes la fouettaient, ivre de lubricité.

Elle sentit le sexe lourd tressauter et de larges giclées de liqueur à l’âpre fragrance emplirent sa bouche, qu’elle avala avec délices, geignant de bonheur…

Marthe s’était relevée, Étienne écarta ses cuisses, et empoignant son vit en aboucha le gland entre ses lèvres, et, lentement, elle le sentit la pénétrer au plus profond, lui arrachant un râle.

La fouillant de son mandrin, il lui faisait pousser de petits cris aigus, qu’étouffait le baiser que Marthe lui donnait, lui faisant goûter son plaisir sur ses lèvres, alors que Pierre caressait ses seins en pinçant les tétons durs de jouissance. Toutes ces sensations lui parvenaient, chaotiques, se chassant, s’affrontant les unes aux autres, l’enserrant d’un étau de jouissance, emportée par un torrent de folie lubrique, dans lequel elle n’était qu’un fétu de paille…

Étienne qui la prenait la fouaillait maintenant, de toute la force de son vit, la noyant dans une houle de volupté, qui ne fit que s’accroître, quand il accéléra ses va-et-vient lui grinçant insultes et obscénités.

Giflée par ses mots crus, elle râlait, gémissait, affolée par cette tempête de jouissance. Elle sentit son amant s’enfoncer encore plus profondément en elle et dans un dernier et violent coup de reins, il déchargea tout son sperme dans son ventre

— Oh! Oui…! Baisez-moi Encore.. plus fort! Oui!

Jouir! Jouir encore ! Elle était insatiable !

Elle éructait des mots sans suite, les suppliant :

— Oooh !! Encore… ! . chéri… donne-moi… Encore… ! Oooh ! S’il te plaît…! Encore… !

Étienne s’était retiré, Monsieur Pierre, ne lui laissant aucun répit, avait déjà pris la suite, et la possédait avec une vigueur forcenée, enfonçant son boutoir avec violence, ébranlant tout son corps, lui faisant pousser des hurlements étouffés que Marthe bâillonnait de sa chatte dégoulinante de cyprine pendant qu’elle embrassait Limousin. Étienne qui se masturbait les yeux fous, éjacula sur ses seins.

A un orgasme, succédait un autre. La chérie était ballottée dans un océan de jouissance.

Assaillie, pressée par la fureur possessive de ses amants, la belle victime se tordait sous la divine sensation. Être voulue, désirée, et possédée par deux mâles et par sa maîtresse l’emplissait de fierté, la comblant d’une joie sauvage et pleine.

Elle voulait qu’ils la baisent, et la baisent encore, elle voulait encore engloutir leurs queues dans sa bouche, dans sa chatte et qu’ils y jouissent, encore … elle voulait pétrir leurs couilles, empoigner leur mandrin et les caresser, encore et encore. Rien ne comptait plus que d’offrir son corps en pâture à leurs désirs.

Il fallait qu’ils la possèdent… elle voulait qu’ils soient siens.

Marthe se releva et s’allongeant près d’elle l’embrassa sauvagement.

Pendant que Limousin la fouaillait de son gourdin une main se posa sur son visage englué de sperme et de mouille, et l’essuya légèrement, puis une bouche embrassa sa joue, à tendres baisers. Elle se tourna pour sentir cette bouche se poser sur la mienne, et l’embrasser avec passion. Étienne ! Étienne embrassait sa bouche, malgré… Son baiser la transporta, la faisant gémir.

Elle l’entendit lui murmurer :

— Que tu es belle… !

Et de réitérer son baiser, tout aussi passionné. A tâtons, Elle empoigna son vit et l’attira à elle. Il le lui tendit. La belle le fit jouir dans sa bouche avalant tout de lui. Elle l’aimait…

— Oooh !… Encore…Oui !

Limousin qui la limait avec une régularité de métronome, s’enfonça alors, d’une secousse convulsive éjacula la faisant se tordre de jouissance, la laissant haletante, à la recherche de son souffle.

Éperdue de lubricité, Marie -Sol porta sa main à sa chatte et recueillant le sperme qui en coulait, avec un feulement salace, la porta à sa bouche, dans un geste d’une affolante perversité qui la jeta dans un vertige : il surgissait d’elle une étrangère, qui habitait ce point reculé en elle-même, où elle ne se connaissait plus. Léchant ses doigts, s’enivrant autant de l’âpre parfum que de l’obscénité de son geste elle s’aperçut des regards qui la fixaient, incrédules … Se redressant alors, elle se tourna vers Limousin se cambra et creusa ses reins lui présentant son armille mauve engluée de foutre et de mouille. C’est là qu’elle le voulait.

Elle cambrait vers lui son mignon petit cul, gémissante…

Il aboucha son gland à son œillet, et poussant d’abord doucement, commença à distendre l’étroit orifice, lui faisant ressentir la douleur familière et douce, puis, lentement, pesamment, et enfonça son mandrin au tréfonds de son ventre, elle se mordit la lèvre inférieure au sang, dans un râle de plaisir. Son baiseur se mit alors, à lentement et pesamment aller et venir dans son étroit fourreau, alors que la jouissance la faisait trembler de tous ses membres et que des vagues d’ivresse lubrique la submergeaient, la noyant de volupté.

Il continua ainsi un long moment, enserrant la taille, ses cuisses, changeant de rythme, variant l’intensité de ses coups de boutoir. Elle était, dans ses mains, un pantin désarticulé, agité des soubresauts et de spasmes, et hurlait, folle de plaisir.

Limousin qui forçait ses reins arrêta alors, brusquement son martèlement affolant, et agrippant sa taille des deux mains, l’attirant sur son pal, il se libéra avec un long cri rauque de sa semence dans le doux fourreau

Elle n’eut ni à penser ni à vouloir. Lorsque Limousin se retira se retournant elle s’empara de son vit presque flaccide humide de ses sécrétions et de sperme, le prit en bouche avec un râle obscène et eut tôt fait de lui redonner une nouvelle vigueur.

— Viens ! Sur le dos… !

Il s’exécuta, et ayant compris ce qu’elle voulait qu’il fasse, il l’aida à le chevaucher. La mignonne empoigna son mandrin, et l’aboucha à sa chatte trempée, et avec un râle, s’ enfonça dessus, jusqu’à sentir ses poils s’y engluer.

Tournant la tête, elle fit signe à Étienne, le supplia:

— Oh! Viens… ! Viens ! Prends-moi… !

Il se plaça derrière elle, aboucha sa mentule à la mignonne rosette, et saisissant sa taille des deux mains, avec un long râle, s’engloutit d’un long mouvement puissant, dans son fourreau, heureusement lubrifié, par les éjaculations, dont elle avait déjà été gratifiée.

Alors qu’elle râlait et gémissait, empalée sur ses deux amants, Marthe jambes largement écartées devant son visage l’empoigna par les cheveux et lui fit lécher sa chatte qu’elle écartelait sur sa bouche. La douleur et la violence que lui imposaient sa maîtresse, ne firent qu’ajouter encore à son obscène volupté.

Quand dans un râle sa belle amante se mit à jouir faisant gicler sa cyprine dans sa bouche soumise Marie-Sol fut terrassée par un orgasme paroxysmique, tel que je n’en avais jamais connu: prise entre ses deux amants, appuyée sur ses coudes, mains reposant sur les cuisses ouvertes de Marthe, elle restait prostrée alors que des spasmes la secouaient des pieds à la tête, ses yeux étaient révulsés derrière ses paupières et de sa bouche béante s’échappait une sorte de mélopée, entrecoupée de gémissements qu’elle ne pouvait maîtriser.

Ses deux amants et sa maîtresse interloqués, se mirent à l’embrasser et la caresser… Elle revint doucement, étonnée, s’essayant à sourire, totalement hagarde.

Quand elle se fut remise, la bacchanale reprit de plus belle, encore et encore, jusqu’à ce que la momiche éreintée, engluée de foutre et de mouille n’en puisse plus de jouir.

Alors dans un long soupir, elle s’affala sur le côté, épuisée d’amour et de stupre, se laissant aller aux bras de ses amants qui continuaient à la caresser, insinuant partout en elle leurs doigts toujours avides alors que sa maîtresse l’embrassait d’un ardent baiser qui la comblait.

Elle gisait, à moitié nue, sur ce bout couverture, épuisée, comblée, dévastée…heureuse.

Ses deux amants, et sa maîtresse allongés auprès d’elle la caressaient, la cajolaient, l’embrassaient, baisant la jolie bouche à tour de rôle avec douceur et révérence. Elle les caressait elle aussi, pleine de gratitude pour ce qu’ils lui avaient donné.

Au-dessus d’elle, encore haut dans le ciel, le soleil.

— Ce fut Marthe qui rompit le silence, caressant le visage de sa jolie soumise:

— Ça va? Tu te sens bien…? Alors, tu as aimé comment ils t’ont baisée ?

Comme d’habitude, les propos de la belle retorse étaient à double détente: si la question s’adressait à Marie-Sol, c’étaient les deux autres qu’intéressait la réponse.

— Oh Oui…! C’était bon…!

— Bien! Tu n’es pas trop fatiguée? Tu te sens en forme pour tes amants?

— Non, non… ça va ! Mais, pourquoi: « Mes amants» ?

— Tyrone et Clark: Jo a deux chiens.

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Catégories : Pluralité

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