« She was a girl in a million , my friend… »
Les paroles de la chanson des Beatles, me revenaient, alors que je me perdais dans la contemplation de la photo que je venais de capturer sur l’écran de mon ordinateur.
C’était idiot.
Mais les éclairs des pensées, qui te traversent, parfois s’installent, te grattent aux entournures, te consternent ou te ravissent, apparaissent, au prime abord, sous ce sceau: idiot. Idiot parce qu’ est idiot, celui, ou ce, que toi, tu ne parviens pas à comprendre( d’ailleurs, essaies-tu?). Celui qui n’a pas tes codes. Celui dont, tu n’as, en tous cas, pas les siens.
C’était d’autant plus idiot, que je savais que, ce que je ressentais, était exactement l’inverse de ce que disaient les paroles de John Lennon: cette fille, dans son minuscule maillot de bain rouge, était une merveille parmi les merveilles…Une véritable déesse. Ce que je ressentais devant le corps de cette femme, face auquel je me sentais « amazed » disent les anglais : stupéfait, interdit , subjugué… il y a ça dans ce terme, ce plus, qui dit, l’immobilité et la stupeur qui te figent en respect, t’interrogeant au plus profond…ce que je ressentais, m’écrasait. Je restais, tremblant , comme face à un miracle… quelque chose de religieux.
Je me perdais dans la contemplation de l’agrandissement de cette vignette racoleuse, faite pour attirer le client… j’étais sur un site de cul, pas dans la Galerie des Offices.
Oui, un site de cul ! Vous savez que ça existe, pour vous y être parfois… fourvoyés! Comme m’avait dit un jour, un grand philosophe: « La chair est faible.. ! ».
Pourtant, sur les sites de cul, on peut découvrir parfois des trésors… la preuve!
Cette photo, de, ce qu’il est, dans les milieux qui s’autorisent à juger verticalement, une pute…Transversalement, une femme, peut-être la tienne… m’avait accroché dès que j’ouvris la page. La vignette n’était pas grande. Un timbre poste. Cette fille était d’une beauté stupéfiante..
Dieu ! Que tu étais belle ! Tu avais dans ton maintient quelque chose d’une dignité, qui magnifiait ta parfaite féminité ! Une dignité que ta beauté légitimait. Pourtant, tu étais là pour un motif dont les gens n’aiment pas trop parler, mais qu’ils évoquent toujours en révérence…Tu étais là pour le Fric! Le Saint Fric, que ces cons, rêvent de gagner au loto en y dépensant des fortunes…! Alors que toi , le cash , tu le faisais tomber si facilement, avec ta belle petite gueule, ton corps sublime, et ton joli petit cul. De surcroît, quand tu voulais, tu leur piquais leur mec !… Salope !
Je ressentais devant toi, petit maillot rouge, un sentiment d’écrasement, tout en même temps que de plénitude, ce que les anglais (encore eux!) appellent, « Awe » : un sentiment de respect, mêlé de crainte et de joie, une terreur, en même temps que le frémissement du désir d’appartenir, quoiqu’il se passe, quoiqu’il advienne… Une envie de te rejoindre et me fondre à ton corps, à tes gestes, à tes pensées, à Toi…
Ce que je sais , qu’une personne, qui, depuis, m’est devenue chère, a éprouvé dans son âme et dans sa chair… tombée dans une histoire de domination, soumission, elle devint esclave, calvaire qu’elle endura pendant cinq années, et qui l’ont marquée, à jamais ( elle s’affuble encore du nom de « Slave »). Et tout ça pour un « maître » d’opérette, qui la soumettait au pires sévices et humiliations mais qui, pourtant, rampait comme un toutou devant sa « légitime »!
D’elle aussi, il me faudra dire l’histoire.
Chérie, ma belle chérie…Déjà, je te faisais mienne ! Je refusais ces chaînes, que j’appelais, tout à la fois, de toutes mes forces. Nous avions quitté, toi, et moi le quotidien, l’ordinaire, le raisonné et le raisonnable… Tu l’ignorais…Alors que je consentais à ce que les limites, n’existent plus, l’ascendant que tu prenais sur moi, n’était ni à accepter ni à négocier. Il s’imposait.

Tu ne savais pas, l’importance qui était tienne alors, ni ne le sais, et ne le sauras, jamais…et c’est heureux ! Que je reste, à jamais, protégé de la vassalité, qui vous met à merci.
Je l’ai en sainte horreur, pour l’avoir subie, comme tous mes semblables, sans que j’aie pu en avoir conscience, ne serait-ce qu’une seconde pendant tant de temps : ce qu’on te donne au biberon, tu n’as pas le droit de le suspecter, on t’en a confisqué , jusqu’à l’idée.
Access denied…avant de longues, longues années.
Et, celle là, on ne me la faisait plus.
Ton image m’empêtrait dans une toile de contradictions folles, au milieu desquelles Toi, seule, faisait sens. Alors, je commençai à avoir peur.

1 commentaire
Jean-Pierre CAHEN · avril 5, 2021 à 9:55 am
C’est écrit ci-dessus